Jean-Baptiste Barrière
A partir de 1981, Jean-Baptiste Barrière est compositeur et chercheur à l'Ircam, où il a travaillé dans le cadre des projets de recherche scientifique Chant (synthèse de la voix chantée par ordinateur) et Formes (composition avec ordinateur). Il a aussi assisté les compositeurs Gérard Grisey, Jonathan Harvey et Sir Harrison Birtwistle dans la réalisation de leurs oeuvres à l'Ircam. De 1984 à 1987, il a dirigé le Projet Esquisse (environnement compositionnel en Lisp pour la composition assistée). En 1987-1988, il a été responsable de l'enseignement de la composition informatique musicale au C.N.S.M. de Paris. Durant l'année 1988-1989, il était invité de l'Université de Californie San Diego. De 1989 à 1998, il assume la direction de la Pédagogie de l'Ircam.
Chréode (1983)
« Chréode » est un terme emprunté à la morphogénèse et à la biologie (du grec « cre » il faut, et « odos » chemin : chemin nécessaire). Il sert ici de métaphore à une investigation systématique et croisée du matériau et de l'organisation.Bien que les matériaux soient très travaillés, l'attention dans cette pièce porte plus spécialement sur l'organisation. Chréode I est le premier pas vers une grammaire des processus que je voudrais tenter d'élaborer. Cette recherche sur les processus musicaux, leurs champs d'action et leur limites, a été pensé comme une stratégie d'approche du territoire musical, tel qu'il se trouve renouvelé par les possibilités offertes par l'ordinateur. Une destination très générale de ce projet consistait donc à expérimenter différents types d'organisations, et à un plus haut niveau à apprendre à savoir les structurer en temps et formellement. Les matériaux sonores ont été choisis pour permettre un certain type de contrôle sur le timbre, concentré sur un petit nombre de paramètres compositionellement pertinents. Ainsi le travail sur le timbre est essentiellement basé sur la compression et l'expansion des formants ou des enveloppes spectrales, ceci en partant de matériaux de types vocaux puis en dérivant ces modèles vers d'autres modèles, avec ou sans références à des familles de timbres instrumentaux.La pièce Chreode, a gagné le Prix de la Musique Numérique du Concours International de Musique Electroacoustique de Bourges en 1983.
John Cage
John Cage est né en 1912 à Los Angeles et est décédé le 12 août 1992. Compositeur et penseur, il a été au centre de l’avant-garde américaine pendant plusieurs années. C’est sans doute le compositeur américain qui a eu le plus d’impact sur toute la musique contemporaine. Continuellement exploratrice, la musique de John Cage a utilisé plusieurs moyens nouveaux: piano préparé, radios, instruments percussifs inusités, sons électriques et électroniques, hasard, I Ching, silence… Durant les années soixante, sa recherche a visé une intégration toujours plus grande de la vie dans l’art, ce qui lui a valu de nombreux commentaires virulents.
Atlas Eclipticalis (1961-1962)
Cette œuvre, commandée par Pierre Mercure spécialement pour la Semaine internationale de musique actuelle, fut créée sous la direction de Cage lui-même le 3 août 1961 au Théâtre de la Comédie-Canadienne à Montréal (aujourd’hui TNM). Atlas Eclipticalis représente une cartographie stellaire et évoque de façon pointilliste la multiplicité des vides et des amas de lumières que forme la voûte céleste. Le titre de Atlas Eclipticalis fut emprunté à l’astronome Antonín Bečvář. À partir des cartes relevées par Bečvář et après de multiples opérations de hasard suivant le I Ching, Cage trace sa propre carte céleste. Un ciel étoilé d’une lenteur immuable mais toujours en mouvement. Partition conçue pour 1 à 86 instruments acoustiques et électroniques, chacune de ses parties comprend 4 pages, elles-mêmes constituées de 5 systèmes sur lesquels Cage dessine une multitude d’agrégats de notes (les constellations). Selon les directives de Cage, les notes de ces agrégats sont jouées en ordre ou en désordre; le plus courtes possibles ou d’une durée perceptible, jamais plus longues qu’un coup d’archet ou qu’un souffle. Leurs hauteurs sont précises, mais elles n’ont pas de valeur rythmique; elles sont reliées au temps d’une horloge que dessine les mouvements du guide-chef et qui en détermine la durée. La performance des instrumentistes pourra être à tout moment entre l’activité minimum (le silence) et le maximum d’activités (ce qui est écrit).
Jean Lochard & Rémi Dury
Jean Lochard est Réalisateur en Informatique Musicale chargez de l’enseignement à l’Ircam depuis 2001. Il enseigne l’acoustique, les techniques pour l’analyse-synthèse et le temps réel aux jeunes compositeurs du Cursus de Composition et d’informatique musicale du département Pédagogie & Actions Culturelles. Il réalise également les Ircamax, plugin pour Ableton Live et Najo Max Interface, une interface facilitant l’utilisation du logiciel Max. Il poursuit par ailleurs son travail de musicien électronique : remix d’Emilie Simon, ciné-concerts, spectacles avec la compagnie Suonare e Cantare, création d’applications pour le Karlax, réalisations informatiques pour Avril, Pierre Estève, Jean Michel Jarre, Jackson and his Computer Band, Camille…
Remi Dury a étudié au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Pierre Schaeffer et Guy Reibel. En 1990, Il co-fonde, avec Serge de Laubier, les studios Puce-Muse qu’il quittera 15 années plus tard pour fonder l'association ARTACTIL où il conçoit le Tubx. En 2003, il crée avec Bernard Garabédian, les B.A.Ziques, instrumentarium électronique conçu pour la pratique collective de la musique électroacoustique. Il compose et interprète pour la Cie de théâtre Nadia Xerri-L, la Cie de danse Spideka et le trio de batteurs de Frédéric Firmin. En 2004 il crée la société DA FACT. Le Karlax est lancé sur le marché en 2011 et reçoit le Grand Prix de l'Innovation de la ville de Paris.
Étude pour deux Karlax (2014)
La composition de cette étude, étalée sur plusieurs mois, est le fruit de propositions croisées entre les deux compositeurs. Constituée de 5 tableaux d'inspiration à la fois "électro" et "musique concrète", ses éléments sonores proviennent de sons concrets, de synthétiseurs analogiques et de vieux programmes de synthèse pour ordinateur Atari. Cette étude est la rencontre de deux univers, chacun écrit avec son propre environnement informatique : d'un côté, le logiciel Live a été augmenté d’outils de synthèses et de contrôle spécialement dédiés au Karlax grâce à Max For Live. De l'autre côté, le logiciel KarMaxAudio, spécifiquement réalisé pour le Karlax est muni d'outils de synthèse, de traitements et de spatialisation pleinement utilisés dans l’écriture de la pièce. Les compositeurs ont fait le choix de ne pas s'imposer un doigté commun sur le Karlax. Chacun a donc construit sa propre ergonomie pour un confort et un plaisir de jeu optimum lors de l'interprétation. Enfin, cette étude permet, grâce à sa liberté d'interprétation, de créer en "live" une infinité de variations en fonction des différentes situations de jeux possible (club, chorégraphie, mixte).
Yan Maresz
Né en 1966 à Monaco, Yan Maresz étudie le jazz au Berklee College of Music de Boston de 1983 à 1986 et s’oriente progressivement vers la composition. En 1987, il entre à la Julliard School de New York, où il étudie la composition avec David Diamond. En 1994, il suit le cursus de composition et d'informatique musicale de l'Ircam. Il est pensionnaire à l’Académie de France à Rome, Villa Medicis de 1995 à 1997, à l’Europaïsches Kolleg der Künste de Berlin en 2004, et à la Civitella Ranieri Foundation en 2012. Il enseigne depuis 2007 la composition électracoustique au CNSDM de Paris, ainsi que les nouvelles technologies au conservatoire de Boulogne Billancourt.
Metallics (1994)
Metallics est une piece crite à l'IRCAM durant le cursus de composition et d'informatique musicale 1994. L’auteur a toujours été fasciné par les changements de caractères qu'offre l'utilisation des sourdines sur les instruments de cuivre, démultipliant ainsi leur possibilités expressives. Après avoir porté son choix sur la trompette, il a entrepris une étude des propriétés acoustiques des principales sourdines utilisées par l'instrument : bol, sèche, harmon, wa-wa et whisper. Après analyse des caractéristiques propres à chaque sourdine, il a recré la transformation qu'elles opèrent sur la trompette en lui appliquant en temps réel les enveloppes spectrales de chaque sourdine (par filtrage formantique). La trompette est particulièrement bien adaptée à ce type de transformations. Il a donc pu simuler ces différentes sourdines sur l'instrument qui, par ailleurs, les utilise aussi dans la pièce, créant ainsi un jeu entre image sonore réelle et ombre synthétique. Les résultats d'analyses des sourdine ont aussi offert une base formelle, car il s'est avéré quelles se classaient naturellement dans une échelle d'harmonicité/inharmonicité en comparant la déviation de leurs informations spectrales par rapport à celles de la trompette ordinaire. Il en a donc suivi le modèle, dans un parcours musical segmenté en mouvements distincts, présentant à partir de la trompette ordinaire, les sourdines de la moins bruitée vers la plus bruitée avec, entre chacune d'entre elles, des parenthèses de trompette ordinaire, durant lesquelles s'opère le filtrage formantique. Le caractère musical de chacun des mouvements est lui, dû à l'acceptation et a l'incorporation des archétypes sonores et des références musicales inévitables propres à la trompette et à ces différentes sourdines.
Tom Mays
Originaire de la Californie, il s'est installé en France il y a plus de 20 ans, il participe à la création du CNCM Césaré, passe plusieurs années à l’IRCAM comme réalisateur en production, compose, joue des instruments électroniques, développe des programmes temps-réels, improvise. Il est professeur de Création et Interprétation Electroacoustique au Conservatoire et Académie de Strasbourg et professeur associé dans la classe de Nouvelles Technologies appliquées à la composition et de l’Informatique Musicale pour la Formation Son au CNSDM de Paris. Il s’intéresse surtout aux contrôles gestuels de l’informatique temps réel, dans la musique écrite et improvisée, ainsi que dans les relations entre la musique et l’image.
Presque rien pour Karlax (2014)
Steve Reich
Steve Reich, né Stephen Michael Reich le 3 octobre 1936 à New York, est considéré comme l'un des pionniers de la musique minimaliste. Pour caractériser son œuvre il préfère utiliser l'expression « musique de phases » (Phasing), qui fait référence à son invention de la technique musicale du déphasage. À partir de 1976, il développe une écriture musicale basée sur le rythme et la pulsation avec l'une de ses œuvres les plus importantes, Music for 18 Musicians. Dès lors reconnu comme un compositeur contemporain essentiel, il oriente son travail de composition autour de la mise en musique du discours, em collaboration avec son épouse Beryl Korot.
Reed Phase (1966)
Reed Phase, also called Three Reeds, is an early work by the American minimalist composer Steve Reich. It was written originally in 1966 for soprano saxophone and two soprano saxophones recorded on magnetic tape, titled at that time Saxophone Phase, and was later published in two versions: one for any reed instrument and tape (titled Reed Phase), the other for three reed instruments of exactly the same kind (in which case the title is Three Reeds). It was Reich's first attempt at applying his "phasing" technique, which he had previously used in the tape pieces It's Gonna Rain (1965) and Come Out (1966), to live performance.
Jean-Claude Risset
Pionnier dans l’aventure de l’informatique musicale commencée aux France, J.-C. Risset a contribué par la suite à l’introduction de l’ordinateur en France (dans des institutions comme l’IRCAM ou les universités d’Orsay et de Marseille-Luminy). Il a été, de par sa double formation, scientifique et artistique, le premier compositeur français à ouvrir la voie aux sons synthétisés par ordinateur. Il incarne aujourd’hui une figure majeure de la création musicale contemporaine et, en même temps, de la recherche sur la musique dite électronique. Ses contributions marquent de son empreinte l’esthétique des années 1970-1990.
Voilements (1987)
Une étoffe au vent ou une roue qui ne tourne plus rond. D’étranges transformations prennent place : l’échelle des hauteurs se détempère, les volutes mélodiques se ferment sur elles-même, à la façon d’un disque rayé. Alors la perspective change, on passe du télobjectif au grand angle. La bande devient plus multiple et lointaine. Font irruption des sons de synthèse étrangers à l’univers du saxophone. Et il s’instaure jusqu’à la fin un rapport plus pacifique et distant entre la bande et les divers modes de jeu du soliste. La bande a été réalisée à Marseille (Faculté des Sciences de Luminy et Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique du CNRS). Les sons enregistrés par Daniel Kientzy ont été transformés à l’aide du processeur audionumérique SYTER conçu à l’INA-GRM par Jean-François Allouis et industrialisé par Digilog. L’auteur remercie Pierre Dutilleux pour son travail sur SYTER. Les sons de synthèse ont été produits sur un ordinateur compatible IBM-PC à l’aide de la version du programme MUSICV étendue par Daniel Arfib ; ils ont été spécifiés par des gestes instrumentaux sur un clavier MIDI, puis transcrits en code MUSIC V. Ce transcodage, réalisé par Frédéric Boyer, permet d’allier les ressources de la synthèse et les commandes temps réel.
Kaija Saariaho
Kaija Saariaho est un membre éminent d'un groupe de compositeurs et d'interprètes finlandais qui ont maintenant, à la mi-carrière, un grand impact. Elle a étudié la composition à Helsinki, Fribourg et à Paris, où elle vit depuis 1982. Ses études et recherches à l'IRCAM ont eu une influence majeure sur sa musique et ses textures caractéristiquement mystérieux sont souvent créées par la combinaison de la musique live et électronique. Bien que son catalogue contient beaucoup d’œuvres de musique de chambre, à partir du milieu des années 90, elle a passé de plus en plus à des forces plus importantes et des structures plus larges, comme les opéras L'Amour de loin et Adriana Mater et l'oratorio La Passion de Simone.
Noa-Noa (1992)
NoaNoa est une pièce pour flûte et la Station d'informatique musicale de l'lrcam (SIM, basée sur l'ordinateur Next). Différents types de sons de flûte ont été échantillonnés et stockés dans la mémoire de la SIM, et sont déclenchés et transformés électroniquement à des endroits précis de la partition, soit avec l'aide d'un suiveur automatique de partition (suivi des hauteurs et de l'enveloppe de la flûte), soit par une pédale contrôlée par l'interprète. D'une façon générale, la partie électronique développe les idées musicales de l'écriture pour l'instrument soliste. Le titre se réfère à une gravure sur bois de Paul Gauguin, NoaNoa. Il fait également référence à un journal de voyage du même nom, écrit par Paul Gauguin durant son séjour à Tahiti entre 1891 et 1893. Les fragments de textes utilisés pour la voix sont extraits de cet ouvrage. NoaNoa est aussi un travail d'équipe. Beaucoup de constituants de la partie de flûte ont été travaillés avec l'aide de Camilla Hoitenga, à qui la pièce est dédiée. La partie électronique a été développée par Xavier Chabot sur l'environnement de la SIM, sous la supervision de Jean-Baptiste Barrière.
Z’EV
Stefan Joel Weisser né le 8 Février, 1951 a commencé à utiliser Z'EV comme son nom «marque» depuis 1978. Z'EV est un poète, percussionniste et sound-artist américain. Après avoir étudié différentes traditions musicales du monde à CalArts, sous l'influence de DADA, le futurisme, et Fluxus, il a commencé à produire Poésies visuels et sonores avec des expositions. Il a commencé à créer son propre son de percussion à partir de matériaux industriels. Il est considéré comme le pionnier de la musique industrielle. Son travail avec le texte et le son a été influencée par la Kabbale, ainsi que par la musique et la culture afro-caribéenne et indonésien.
Electronique élémentaire (2014)
Z‘EV: